Le développement des foires d’art

05 May 2017
Magazine C& Magazine
3 min de lecture
Touria El Glaoui, fondatrice de la foire d’art contemporain africain 1:54, parle de la visibilité croissante des artistes africains.
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Aerial view, 1:54 New York 2016 © Katrina Sorrentino
C& : Comment vous positionnez-vous par rapport à l’héritage complexe de l’histoire de l’art européenne ? Comment pouvez-vous être sûre de ne pas vous faire le relais de certains stéréotypes ?
TEG : C’est une grande responsabilité. J’ai toujours un problème avec le fait de représenter la première exposition d’art non occidentale et d’être évaluée à travers le prisme de la nouveauté. Lorsque j’ai démarré, il n’existait pas d’autre option. Cela a donné lieu à de nombreuses critiques concernant l’estampillage « art d’Afrique ». Mais le problème principal était que la plupart des artistes du continent ne participaient pas aux foires, ni à l’histoire de l’art, etc.
Je suis d’accord avec l’idée que la création de catégories pour les artistes puisse avoir une forte limitation pour conséquence. À 1:54, nous célébrons les différences et sommes particulièrement fiers de ce que l’Afrique a réalisé. Nous voulons que tout le monde comprenne que c’est le propos même de cette plateforme.
C& : Vous avez déclaré plus tôt que l’un de vos espoirs est que 1:54 devienne un jour obsolète. Pourriez-vous préciser votre pensée à ce sujet ?
TEG : Pour être sincère, c’est ce qui se passe déjà. Je souhaitais que mes galeries soient aussi invitées à d’autres foires. Mariane Ibrahim de Seattle a commencé avec nous, mais cette année, elle a participé à l’Armory Show au lieu de 1:54. Cela est une véritable réussite. Je suis extrêmement heureuse pour elle. De plus en plus d’artistes et des galeries sont acceptés pour participer à des foires d’art, ce qui implique une plus grande visibilité pour les collectionneurs et pour le public en général.
C& : Quelles sont vos ambitions pour le continent ?
TEG : Je suis très heureuse d’annoncer que Marrakech accueillera la première 1:54 Africa en février 2018. Nous ne savons pas si elle se déroulera chaque année à Marrakech, c’est une édition pilote. Mais des foires d’art remarquables surgissent partout sur le continent, comme au Nigeria, en Afrique du Sud ou au Sénégal par exemple, et cela s’annonce passionnant !
Magnus Rosengarten est réalisateur de films, écrivain et journaliste venant d’Allemagne. Il vit à New York où il fait son Master en études performatives à la NYU.
Traduit par Myriam Ochoa-Suel.
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