Epokä

Une édition séquentielle

Epokä est une édition collaborative et évolutive dans laquelle, d’un cahier à l’autre et suite à des rencontres et échanges, chaque contribution peut être reprise, commentée, élargie ou transformée. Sous le titre « Être exposé – s’exposer », Epokä questionne les conditions sous lesquelles l’exposition fait exister l’art, en particulier dans l’espace afro-européen.

D’où on parle

Le premier cahier d’Epokä présente les motivations des chercheur·e·s par une approche (auto)biographique et personnelle. Cette exposition invite à des réactions. Les réponses des interlocteurs·trices seront publiées dans le numéro suivant où paraîtront donc les textes du premier cahier recouverts par des textes, dessins, annotations, taches de café ou traces de voyage : un mouvement de polylogue qui déplace et transforme les propos et idées de manière évolutive.

Devenir auteur·e de sa propre image

Partant de l’intérêt renouvelé pour « l’art contemporain d’Afrique », depuis Clermont-Ferrand en lien avec Cotonou et Ouagadougou, Epokä émane du groupe de recherche Figures de transition au sein de la Coopérative de cherche de l’École supérieure d’art de Clermont Métropole (ÉSACM). Il a été imaginé et conçu par Jacques Malgorn, J. Emil Sennewald, Camille Varenne et Farah Clémentine Dramani-Issifou. En nous situant à la confluence des pratiques des artistes dont le désir est de devenir auteur·e de sa propre image, nous considérons que la « contemporanéité » de l’art produit immobilisme, impasses et reproduit les asymétries sociétales et politiques par lesquelles elle a été instaurée.

Vers un art en devenir

Nous interrogeons les démarches de pacification et de réconciliation des expositions qui tentent de camoufler un impérialisme postcolonial. À l’inverse de la condescendance, Epokä propose de déconstruire les politiques de lissage, de renoncer à la conception d’un point de vue neutre, situé nulle part, pour au contraire identifier les terrains hybrides où l’être ensemble se réinvente. Visant un art en devenir, nous cherchons un terrain partagé – celui du vécu, du vivant, de l’action – par des rencontres, discussions, critiques.

Polylingue

Ayant à cœur le questionnement de la territorialité des langues, Epokä est polylingue : au lieu de traduire les contributions dans une langue dominante, unifiante et uniformisante, nous cherchons à décoloniser la pensée en publiant certains textes dans leur langue d’origine. Toujours dans l’objectif de provoquer rencontres et collaborations, des interprétations suivront dans d’autres langues.

Suite

Le deuxième cahier d’Épokä paraîtra début avril 2020. Issu d’un travail artistique de Jacques Malgorn, il présentera, sous forme d’affiche, un historique des expositions d’art africain en France de 1855 à 2000. Celui-ci sera commenté et complété par l’historienne d’art Yaëlle Biro, conservatrice au Metropolitan Museum of Art New York et auteure de Fabriquer le regard (Les presse du réel, 2019).