Yvette Mutumba, commissaire d’expositions au Weltkulturen Museum de Francfort-sur-le-Main, et l’artiste Misheck Masamvu ont collaboré à la première exposition de l’espace dédié à l’art de C&. Masamvu a participé à un nombre d’expositions incluant la 54e édition de la Biennale de Venise où il a représenté le Zimbabwe, la Biennale de São Tomé e Príncipe et celle de Dakar.
«Misheck Masamvu – Fractions » présente une sélection d’œuvres créées entre 2009 et 2012 par l’artiste zimbabwéen et reflète ainsi sa période créatrice récente.
Au travers de coups de pinceaux énergiques et de couleurs intenses, Misheck Masamvu reflète les réalités psychosociales et politiques de son pays d’origine, le Zimbabwe. Sa peinture provoque tout autant qu’elle ne fascine : l’observateur est tiraillé entre profond malaise et enthousiasme esthétique.
Masamvu montre sans ménagement que la politique de la violence et de destruction des structures sociales laisse des cicatrices qui sont partout présentes. Ses oeuvres constituent une topographie de la douleur au travers de laquelle il n’exprime pas seulement la souffrance de ses compatriotes de manière visuelle. En effet, les œuvres de Masamvu font aussi état des inégalités universelles dans nos sociétés.
Dans son art, il recompose symboliquement ce qu’il reste des êtres humains. Il crée des hybrides qui ne représentent pas seulement l’héritage de la misère et du déchirement intérieur. Ils sont autant de métaphores qui renvoient à la capacité de l’être humain à faire de chaque situation de détresse une occasion de se réinventer.
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